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« A Nice, le quartier Riquier demeure authentique »

Quelles sont les spécificités du quartier Riquier à Nice ?

David Bertrand. Placés au cœur de Riquier, nous sommes localisés dans un secteur de Nice plutôt considéré comme « populaire » qui reste encore abordable.  Ce secteur n’a pas toujours été apprécié à sa juste valeur. Au fil de la réalisation des différents programmes urbains, qui se sont étendus sur une vingtaine d’années, le quartier a connu une restructuration, avec l’arrivée de la ligne 1 du tramway notamment, tout en conservant son authenticité, ce qui nous a plu. Le Port, avec un regain d’intérêt très affirmé, n’est pas très loin et d’autres projets d’amélioration sont prévus tout au long du Paillon. A moyen terme, cela aura forcément un impact haussier sur le prix de l’immobilier, en espérant qu’il soit maitrisé.

 

Angèle Kirsch. Parmi les projets, il y a notamment l’extension de la coulée verte en direction d’Acropolis, La Promenade du Paillon prévue pour 2025. Cela présage une première période de travaux un peu compliquée mais devrait aboutir à une extension de l’intérêt aujourd’hui constaté pour le Port et les alentours de la Place du Pin, en direction de Riquier, République et Acropolis.

D.B. Je considère cette partie de la ville, en incluant la Vieille-Ville, comme l’âme de Nice, son identité la plus profonde. Ceci par opposition et en complément d’autres quartiers classés plus résidentiels, plus « carte postale » ou plus « affaires ». On y retrouve les ateliers des carnavaliers par exemple : c’est le socle-même de l’identité nissarte.

 

Comment se porte le marché immobilier niçois ?

D.B. La crise sanitaire a forcément un impact mais pas nécessairement (encore) sur le volume. Dans notre analyse, nous souhaitons conserver notre libre arbitre et une approche équilibrée du marché. Dans ce contexte de crise, chaque partie (vendeurs et acquéreurs) veut profiter de la situation et veut faire « La Bonne Affaire ». Nous sommes d’accord pour dire qu’il y a hypothétiquement quelqu’un pour surpayer un bien ou une situation d’urgence qui amène à en brader un autre. Mais doit-on laisser croire à nos clients qu’il s’agit de circonstances usuelles pour, finalement, les amener à plus ou moins long terme à une baisse de prix ou une révision de leur projet d’acquisition ? Avec la perte de temps ou d’opportunités que cela suppose.  

 

A.K. On risque de se retrouver dans une situation de blocage, avec des parties qui ont des difficultés à se rejoindre par leurs attentes antagonistes. Nous restons optimistes, un marché finit toujours par se réguler.

 

Est-ce que les transactions se concrétisent malgré ce « malentendu » entre les acteurs ?

D.B. Oui, notre rôle est d’éclairer les parties sur la réalité du marché.  Cela passe par l’écoute et l’accompagnement pour définir le principal objectif et affiner la stratégie.  

 

A.K. Aujourd’hui, nous avons tout pour prouver aux vendeurs qu’ils peuvent nous faire confiance. L’agent immobilier bat le terrain, perçoit en temps réel les aspirations de chacun des acteurs, la tendance du marché. Les moteurs d'estimation immobilière n’ont pas cette sensibilité.  Ces outils existent et on peut les considérer comme une donnée brute qu’il est nécessaire d’affiner avec l’objectivité d’un expert. On ne peut pas reprocher la primauté laissée aux intérêts individuels, que l’on soit acquéreur ou vendeur, notre rôle est de ramener toute l’objectivité et la cohérence nécessaires à sa réalisation.  En faisant l’erreur de surestimer son bien, un vendeur risque une surexposition dans le temps qui se traduit systématiquement par une défiance naturelle entrainant une dévalorisation.

 

Quel est l’avantage de passer par une agence pour vendre ?

A.K. Comme nous l’avons vu, l’expertise et l’objectivité d’un bon agent immobilier fait gagner en crédibilité et donc en temps. C’est aussi l’assurance de pouvoir accéder aux dernières technologies de diffusion, d’en analyser la pertinence en fonction de la clientèle cible, d’accéder également à un portefeuille qualifié de clients constitués. En quelques mots : on décuple ses chances !

 

Les critères de recherches des clients ont-ils évolué ?

D.B. Le confinement est passé par là, Il y a une évolution des critères prioritaires dans la recherche des acquéreurs. Nous sommes dans une région de soleil, les biens sans extérieur suscitent moins d’intérêt. C’était déjà le cas avant la crise sanitaire, cette dernière a accentué cette demande et il est encore plus difficile de mettre sur le marché des biens sans, a minima, un petit balcon. C’est la réalité, on ne peut pas en faire abstraction. Aussi, les biens qui en sont dépourvus doivent s’attendre à subir une décote plus ou moins importante. La contrepartie est la forte demande que nous avons tous constaté sur des logements pour la plupart individuels, situés en périphérie de Nice, qui ont vu leurs côtes grimper pour nous retrouver pratiquement en pénurie sur le marché pour ce type de bien.

 

La demande d’investissement locatif a-t-elle progressé à Nice ? 

A.K. Elle est très soutenue et voit l’arrivée d’un grand nombre de nouveaux investisseurs. Cette population d’acquéreurs n’échappe pas à la logique que nous avons décrite plus haut sur l’appréhension quelque peu « déconnectée » du marché, surtout pour les nouveaux arrivants qui ont une approche très théorique et souvent décalée. Nous devons donc également nous employer à recentrer les projets car ils pensent que la période est propice à atteindre des taux de rentabilité qui sont souvent illusoires. Ces nouveaux investisseurs émergent en même temps que ces nouvelles formations en ligne visant à devenir rentiers, à base d’exemples d’affaires très juteuses. Les bonnes affaires existent, mais leur nombre n’a pas augmenté de manière exponentielle ce qui n’est pas le cas de leurs prétendants ! Là aussi, il faut de la méthodologie, de la cohérence et du réseau pour créer l’opportunité.

 

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Interview réalisée par Blandine Horner (SeLoger) - 1 Juin 2021